Quand on fait une recherche rapide sur le chocolat sur Internet , on se rend vite compte d’une réalité .
Les pays producteurs de cacao ne sont souvent pas ceux qui consomment le chocolat.
L’Occident est la zone du monde qui consomme le plus de chocolat avec en tête des pays comme la suisse, la Belgique, la France ou encore les États-Unis (Business Insider, 2018). Le chocolat fait même partie de la culture, chaque fête que ce soit Halloween, Noël, Pâque ne se déroule pas sans que des stocks de chocolat soit vendus, c’est devenu un aliment indispensable. On le retrouve partout , pour tous les goûts, les chocolatiers s’en donnent à cœur joie.
Mais quel est le prix à payer pour que nous en ayons à l’année longue dans nos magasins?
Quel est le processus de fabrication ? Quelles en sont les enjeux?
Comme je l’ai mentionné dans mes autres billets. Le Ghana et la côte d’Ivoire produise la majorité des fèves qui se vendent sur le marché, ces pays devrait donc s’enrichir puisque la demande est si grande, malheureusement ce n’est pas le cas pour différentes raisons.
D’abord ce ne sont pas les paysans qui fixent les prix de la marchandise, ni les gouvernements de ces pays, mais les acheteurs, en effet la bourse qui régule le prix et les cours du cacao se trouvent à Londres. (souvent aux moindre couts possible.)
Ce qui est illogique puisque ça revient à dire que c’est l’acheteur qui impose son prix au vendeur alors que ça devrait être le contraire.
Les paysans subissent donc les fluctuations de cette bourse et doivent s’y adapter tout en offrant une matière première de qualité toujours plus abondante.
Cependant cela a des conséquences pour ces pays producteurs.
Des coûts sociaux, bien souvent les familles des paysans obligent leurs enfants à travailler dans les plantations, car il n’ont pas toujours les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école, les revenus de la culture de cacao ne cesse de baisser. Ce qui perpétue le cycle vicieux de la pauvreté. Il y a donc un sérieux problèmes d’exploitation d’enfants dans les plantations.
Un cout environnementale aussi, car les forêts vierges et denses sont rasées pour favoriser la monoculture du cacaotier.
Et bien sûr un cout économique pour les pays qui ne perçoivent pas un revenu à la hauteur du travail accompli.
Ce ne sont là que quelques conséquences évidentes, le fait que les pays exportent le cacao aux pays étrangers ne leur permettent pas de développer leur propre industrie, ce sont les multinationales qui empochent tous les revenus car elles transforment la matières première et lui ajoutent de la valeur.
C’est le piège de ce schéma de pays exportateurs de matières premières qui a été imposées aux pays du Sud, et particulièrement Africains depuis la colonisation.
C’est de cette accumulation primitive dont parle justement Dalie Giroux dans son texte, dans un monde basé sur l’exploitation des peuples on pourrait croire qu’il n y a pas d’alternative et que cette exploitation favorise le progrès et le confort. Mais ce n’est évidemment pas vrai, car ce n’est qu’une minorité qui en profite.
L’année dernière, le Ghana et la Côte d’Ivoire se sont unis et ont tenté de fixer un prix plancher à leur marchandise tout en menaçant de bloquer leurs exportations en 2020(jeune Afrique, 2019) , mais un accord n’a toujours pas été trouvé avec les multinationales. L’avenir nous dira de ce qu’il en adviendra.
Je vous invite aussi à regarder ce documentaire de France 2 sur ces questions, pas très long mais qui aborde bien le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=RMioC4HwyL4
J’aurai aimé pouvoir filmer une plantation de cacaotier, ou encore le processus de séchage des fèves, mais ce n’est évidemment pas possible . J’ai donc réaliser ce petit montage d’étagères de chocolat ainsi que de pistes qui pourraient parler de leur provenance.
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