Poésie sur l’eau polluée
- ckoum044
- 30 oct.
- 1 min de lecture
Je coulais autrefois, libre, claire et fière, sous les ciels transparents et les branches légères.
Les pierres me chantaient, les roseaux m’embrassaient, et le monde se mirait dans mes reflets parfaits.
Mais un jour, l’homme est venu, lourd de fer et de crasse, ses mains noircies d’usine, ses pas de menace.
Il m’a versé son fiel, ses déchets, son mépris, et mes sources ont pleuré dans la nuit sans abri.
J’ai vu fuir les poissons, fantômes sous ma peau,les herbes se flétrir au bord de mes eaux.
Mes rives sont blessées, mon courant est amer, et mes ondes portent l’odeur de la guerre.
Pourtant, parfois, dans un recoin oublié, un enfant s’agenouille, les yeux émerveillés.
Il tend ses doigts, timide, vers mon miroir brisé, et son rire me rend un instant de clarté.
Alors je garde espoir, malgré mes blessures,que l’homme un jour m’écoute, retrouve la nature.
Qu’il lave de ses fautes mon cœur engourdi, et qu’à nouveau je chante, limpide, infinie.


Commentaires