J'ai peur
J’ai trop peur de demander.
J’ai peur d’affronter la réalité.
J’ai peur de demain, parce que j’ai peur d’aujourd’hui.
J’ai peur d’avoir trop d’espoirs.
Et que le monde en manque.
J’ai peur que ton cœur soit déjà parti.
J’ai peur d’attendre pour rien.
J’ai peur du noir quand je suis toute seule. J’ai peur du noir quand t’es là.
J’ai peur que tu me parles d’elle et de réaliser que tu l’aime encore.
J’ai peur que tu sois brisé de l’intérieur.
Et que je sois ta colle.
J’ai peur de trop m’ouvrir.
J’ai peur du silence tout autant que j’ai peur des mots.
J’ai peur de rester dans l’ombre et de tomber dans l’oubli.
J’ai peur de passer à côté de quelque chose.
J’ai peur d’être avec toi.
Et d'autant plus d’être seule.
Bref, j’ai peur.
Et quand je n’ai pas peur, et bien j’ai peur d’avoir peur.
À propos d'individu, d'individualisme, de couplage et de symbiose (devenir étranger à soi-même, depuis l'autre), une série de remarques intéressantes venues de la biologie : https://feralatlas.supdigital.org/index?text=fq-partners&ttype=essay&cd=true
Merci pour ce texte très touchant... En le lisant à la suite de votre billet précédent, je me demande quels liens intéressants pourraient être faits entre tourisme et peur, entre voyage et fuite? Il y a bien l'idée d'évasion (comme lorsque l'on cherche à ne pas demeurer là, que l'on va voir ailleurs), mais cela ne traduit pas l'angoisse existentielle que je crois lire dans votre texte... Vivre une relation, comme l'on fait un voyage? Voyage, tourisme, partir à l'étranger, se découvrir étranger à soi-même... où sont les infrastructures qui permettent ces mouvements, ces déplacements, parfois ces fuites? Et qu'y a-t-il de féral là-dedans?