prosaïque - Nature en ville, ville en nature
- Rosalie van der Molen
- 5 mars
- 3 min de lecture
Lorsque nous sommes en ville, la plupart d’entre nous, pour la plupart de notre temps, pouvons devenir très aliénés, et déconnectés de la nature. Cependant, nous n’oublions pas son existence lorsqu'on regarde les médias sociaux et les nouvelles, où les discours sur l’écologie circulent, parfois instaurant en nous une peur, parfois nous rappelant les activistes qui en semblent plus préoccupés que nous.
Les glaciers du nord fondent, la forêt amazonienne subit une déforestation majeure, un pays “x” souffre de conséquences climatiques graves comme des tsunamis, un autre pays “y” souffre d’une hausse de température étouffante, mais qu’est-ce que notre propre local subit ? Pouvons-nous voir les effets des activités humaines sur le climat de nos propres yeux ? Ici au Canada, à Ottawa précisément, les effets des changements climatiques sont peut-être moins directement subis par la population.
J'aperçois dans ma vie de tous les jours, en ville, une masse de gens qui se rendent chaque matin à leur travail au centre-ville. On commence avec un autobus qui passe de Gatineau à Ottawa, on voit les édifices gris, bétonnés, devenir lentement de plus en plus présents, hauts et encombrants quand on traverse la rivière sur le pont pour entrer dans la capitale. Ensuite, on peut prendre un train, il peut nous menez au centre rideau. C’est là où j’aperçois une exposition d’art surnommé “Stillwater”. Ce photomontage par Jon Stuart nous montre par la photographie, comment les projets de restauration écologique peuvent fonctionner; le gouvernement peut réussir à réinstaurer la vie biologique dans un endroit, et faire des projets qui sont positifs pour l’environnement local. Ces lieus de conservations sont situés à des endroits assez cachés, et je n’aurai jamais su de l’existence de ce projet, si ce n’était pas pour une exposition d’art situé je ne sais combien de mètres sous terre, dans un couloir de béton, la gare de “métro” ; lieu ou la nature et le mécanisme aliénant de métro-boulot-dodo se rencontre par l’entremise d’un projet d’art.
L’arrêt de Rideau devient donc pour moi une représentation tangible de cette aliénation de la nature ; je suis dans une ville sous-terraine, sans lumière naturelle, et sans végétation, où le béton est la plus grande présence après les centaines de passants, mais tout me semble très similaire à la ville que je connais dehors, au niveau du sol, caractérisé par les mêmes attributs; gris, béton, des passants. Sous terre, la seule chose me rappelant d’“elle”, la nature, est l’exposition de Jon Stuart. Au niveau du sol, en ville, où se trouve la nature ? Au musée de la nature? Pas seulement là. Le photomontage Stillwater, était-ce son but de nous rappeler de la présence de la nature et de ce qu’elle vit ? Si oui, est-ce que ça fonctionne ? Je ne vois personne s’arrêter et y prêter attention, à part moi, mais la seule raison que je l’ai aperçue était car j’étais “à l’écoute” pour mon projet. Faut-il une raison, un encouragement pour être “à l’écoute”, pour ensuite nous permettre de “remarquer” ? Ou est-ce que la présence simple de l’art ou de la nature elle-même serait assez pour qu’on remarque avant qu’il ne soit trop tard et qu’on soit forcés de remarquer ; comme le surgissement d’un tsunami par exemple ? Ressentir la nature en ville est un sujet intéressant à explorer. La nature, tout comme l’art qui nous entoure, comme “Stillwater”, est peut-être discrète à première vue, mais sa présence peut devenir très importante lorsqu'on garde un œil ouvert sur où elle se manifeste et qu’est-ce qu’elle a à nous dire.
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