La présence pour moi c'est percevoir. c'est le regard. Mais pas un regard singulier, plutôt un regard couplé. Un regard exhaustif. Hélas, j’opte pour un regard anisotrope, où la propriété de la chose regardée dépend d’une direction. La chose se dévoile à moi, elle se présente à moi selon une orientation. C’est pas exhaustif mais il y a quand même un déplacement qui redonne AUTRES sens et autrement.
La présence, ç rester dans le même espace pour apercevoir les changements subtils, les nuances, le qualitatif, que parce que ce moment s’est donné et parce que j’y ai prêté attention. Car tout ce qui circonscrit/s’imprime notre existence a une qualité.
J’étais pas sûre si je devais impliquer l’histoire de mon expérience dans cette grotte au Vietnam mais pourquoi pas? Car ça a beaucoup rapport aux thèmes de présence, absence et mouvement!!
La présence pour moi c’est aussi une contemplation exhaustive mais dans un sens de lâcher-prise.
Ç coupler sans détacher.
Me mettre dedans, m’insérer sans m’imposer.
Je veux quelque chose que je ne peux pas (encore) voir devant moi. Il y a un grand aspect de curiosité qui se joue dans le jeu de regards.
Ce qui m’amène à: la présence = l'absence.
Car en soustrayant la chose, donc ajout d’une absence, on intensifie et on diffère quand même l’expérience, le vécu, le point de vie.
Un espace vide n’est qu’un espace libre.
C’est important pour moi de partager la grotte avec vous car il y a un parallèle avec mon loci Tik Tok. Tik Tok t’immerse dans ton scrolling, et capte avec vigueur ton attention. Ça ensorcelle. Ça oriente les désirs, attentions et devenirs. L’actualisation potentielle de ce virtuel devenu réel qu’offre Tik Tok, que tu le perçois ou non, que tu le veuilles ou non, t’ensorcelle. C’est relationnel. Il y a création de relations, de couplage. Autre exemple aussi: le montant d’argent qu’a fait Amazon avec les achats des lumières LED popularisées par Tik Tok. Et ces captures photographiques des lumières LED dans les dortoirs des étudiants d’université vue dehors accentuée et mises en scène par la nuit.
Ce qui me rappelle du concept sonder qui est la réalisation que chaque passant/e ait une vie aussi vive et complexe que la nôtre mais invisible à nos regards dans laquelle nous pourrions y apparaître brièvement comme un extra dans leur arrière-plan, comme un flou dans un embouteillage, comme une fenêtre éclairée au crépuscule ou la nuit etc. Donc ce rapport que j’ai avec Tik Tok, m’a un peu rapproché de ces carrés/fenêtres illuminés par les lumières LED.
Donc voyez-vous? C’est là la présence pour moi. D’apercevoir ce que je ne peux pas encore voir à première vue. C’est un regard exhaustif et aussi un regard de relations, de ressemblance. Ç donner voix/voies ou non à ces absences/cette invisibilité qui elles vivifient, nuancent, intensifient quelque chose.
Tel un regard puissant/affectif de reconnaître le sourire (pas un rire) de quelqu’un au téléphone ou encore dans une chanson sans l’accompagnement d’un visuel!
Tel un regard déplaçant/relocalisant/complémentaire de numéroter, de compter, de lire les silences dans une partition de composition de musique!
Cette absence, elle est presque ou pas encore ou un précédent invisible (ces multiples hiers qui ont donné à notre présence). Elle est invisible, pas non présente.
« Si près de nous, si loin de nous» (Ameisen, 2014) dans Sur les Épaules de Darwin.
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