Les forces (ou flux - Deleuze, Guattari) d’un projet de radio communautaire comme Radio Al Hara :
Générée par l’intention de la communauté palestinienne de manifester son existence, de résister face entre autre à des projets d’annexion de leur territoire
plateforme où se recueillir en temps de pandémie pour avoir accès à du contenu sonore et musical diversifié
Elle permet aussi de nourrir l’imaginaire collectif de la communauté par sa fonction rassembleuse et engagée en temps d’isolement
Les puissances débordent aussi la plateforme en sensibilisant potentiellement ceux et celles qui la découvrent
Je me demande si cette médiation des imaginaires qui se fait en ligne, a un effet sur les actions tangibles, dans le monde physique de la communauté (ça diminue?intensifie?)
Les connexions qu’elle génère
De la musique d’artistes de différents coins du globe y est diffusée, souvent les artistes sont issus de communautés qui vivent aussi des formes de domination ou d’oppression
Des gens (comme moi) qui n’ont aucun lien direct avec la Palestine découvre la radio sur internet. Elle peut intéresser tous ceux et celles qui apprécient du contenu musical et sonore non commercial et diversifié. Elle permet aussi de découvrir (au travers des expériences musicales et sonores de divers artistes) quelque chose de l’Amérique du Sud, du Liban, de la Palestine, etc. De ‘voyager’ non en étant en rapport au territoire, mais en étant en ligne et à l’écoute
La pandémie et être ensemble
Lorsque pandémie ne permet pas rassemblements en ‘live’ autour de la musique, il faut trouver d’autres moyens de le faire. En ligne est l’une des alternatives. Physiquement les individus sont dispersés sur le globe mais peuvent se retrouver sur une même plateforme virtuelle. Qu’est-ce qui s’échappe dans le passage à ce nouveau ``ensemble``? J'ai remarqué que c'est surtout la spontanéité et l’imprévu, la place du territoire dans l’expérience
La migration de plusieurs activités du ‘en personne’ à ‘en ligne’ - un ajustement pour répondre à un changement qui a affecté notre mobilité (Réflexion à partir du texte de Clément, G., Coccia, E., Kremer, A., Tassin, J. & Thiéry, S. - Migrer, une condition d’existence du vivant.)
Peut-être que de réfléchir à l'audition (audimat, auditeurs, audience) permettrait de suivre les voix et les amplifications radiophoniques. Ici, radio et politique servent "d'arme du faible" et il me semble que la distinction de Michel de Certeau entre tactique et stratégie (la tactique, c'est l'arme des faibles, sur le terrain, la négociation d'autres circulations possibles, tandis que la stratégie est affaire d'États, de généraux, de plans de bataille et de moyens puissants), que cette distinction pourrait aider à penser les rapports de forces idéologiques (la guerre des idées ou l’écologie de l'esprit comme disait G. Bateson).
En d'autres termes, je vous invite à travailler un peu plus les liens entre technique et politique, entre diffusion radiophonique et engagement sociaux-culturels. L'idée…